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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/46

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

environs, n’aient pas sauté le mur, non pour secourir la victime, mais pour étouffer ses cris et l’achever ?

— En ce cas, quelle raison les porterait à vous accuser, vous, personnellement ?

— J’ai une petite chasse. Les cousins Gaudu sont des braconniers impénitents. Deux fois, sur mes indications, ils ont été pris en flagrant délit et condamnés. Aujourd’hui, comme il leur faut, coûte que coûte, accuser afin de n’être pas accusés, ils se vengent.

— Simple hypothèse, comme vous le dites. Pourquoi auraient-ils tué ?

— Je l’ignore.

— Vous n’imaginez pas ce qui a pu être dérobé dans le tiroir ?

— Non, monsieur le juge d’instruction. Mon ami Vaucherel, qui n’était pas riche, quoi qu’on dise, avait placé ses petites économies chez un agent de change et ne gardait rien ici.

— Aucun objet précieux ?

— Aucun.

— Ses livres ?

— Pas de valeur, comme vous pouvez vous en assurer. Et c’était son regret. Il eût voulu s’offrir des éditions rares, des reliures anciennes. Il n’en avait pas les moyens.

— Il ne vous a jamais parlé des cousins Gaudu ?

— Jamais. Si grand que soit mon désir de venger la mort de mon pauvre ami, je ne veux rien dire qui ne soit absolument véridique. »

L’interrogatoire se poursuivit. Le juge pressa de questions les trois cousins. Mais, somme toute, la confrontation n’apporta aucun résultat. Après avoir éclairci quel-