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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/47

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LA LETTRE D’AMOUR DU ROI GEORGES

ques points secondaires, les magistrats se rendirent à Fontines.

La propriété de M. Leboc, située sur les confins du village, n’était pas plus importante que la Chaumière. Une haie bien taillée et très haute entourait le jardin. À travers la grille d’entrée on apercevait, au-delà d’une petite pelouse toute ronde, une maison de briques badigeonnée de blanc. Comme à la Chaumière, quinze à vingt mètres environ de distance.

Le juge pria M. Leboc de prendre la place qu’il occupait au jour du crime. M. Leboc s’assit donc à sa fenêtre, un livre sur ses genoux et sa pipe aux lèvres.

Là non plus, l’erreur n’était pas possible. Toute personne passant devant la grille et jetant un coup d’œil sur la maison, ne pouvait pas ne pas voir distinctement M. Leboc. Les cinq témoins convoqués, paysans ou boutiquiers de Fontines, confirmèrent leur déposition et de telle façon que la présence de M. Leboc, le jour du crime, entre midi et quatre heures, ne pouvait pas faire plus de doute que sa présence actuelle devant les magistrats.

Ceux-ci ne cachèrent pas leur embarras devant l’inspecteur, et le juge d’instruction, à qui Béchoux présenta son ami Barnett comme un détective d’une extraordinaire pénétration, ne put s’empêcher de dire :

« Affaire embrouillée, monsieur, qu’en pensez-vous ?

— Oui, qu’en pensez-vous ? » appuya Béchoux qui rappela d’un signe à Barnett ses recommandations de courtoisie.

Jim Barnett avait assisté sans mot dire à toute l’enquête de la Chaumière, et plusieurs fois Béchoux l’avait interrogé vainement. Il se contentait de hocher la tête et de marmotter quelques monosyllabes.