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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/58

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

homme ! Hein, est-ce beau sa parade au sujet de la carte de visite, les quatre trous pour marquer les quatre peints d’un écarté ! Et le livre qu’il a été déposer l’autre après-midi (je le suivais) dans la cheminée des Gaudu ! Et la lettre anonyme qu’il vous a envoyée ! Car je suppose bien que c’est cela qui vous a déclenché, monsieur le juge d’instruction ! Sacré Leboc, tu m’as fait bien rigoler avec ta face de petit vieux bien propre. Canaille, va ! »

Très pale, M. Formerie se contenait. Il observait le sieur Leboc. À la fin, il murmura :

« Ça ne m’étonne pas… un regard faux… des manières obséquieuses. Quel bandit ! »

Une colère subite l’anima.

« Oui, un bandit ! Et je vais vous mener par un petit chemin… Et d’abord la lettre, la lettre numéro quatorze, où est-elle ? »

Incapable de résister, le sieur Leboc balbutia :

« Au creux de la pipe qui est suspendue contre le mur de la pièce à gauche… Cette pipe n’est pas débourrée de ses cendres… la lettre y est… »

On entra vivement dans la pièce. Béchoux trouva aussitôt la pipe et secoua les cendres. Mais il n’y avait rien au creux du fourneau, aucune lettre, ce qui parut confondre le sieur Leboc et qui mit le comble à l’exaspération de M. Formerie.

« Menteur ! Imposteur ! Misérable ! Ah ! tu peux être sûr que tu parleras, gredin, et que tu la rendras, cette lettre ! »

Cependant les yeux de Béchoux et de Barnett s’étaient rencontrés. Barnett souriait. Béchoux crispa les poings. Il comprenait que l’Agence Barnett et Cie avait une fa-