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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/59

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çon toute spéciale d’être gratuite, et il s’expliquait comment Jim Barnett, tout en jurant à bon droit qu’il ne demandait jamais un centime à ses clients, pouvait mener une confortable existence de détective privé.

Il s’approcha de lui et murmura :

« Vous êtes d’une jolie force. C’est digne d’Arsène Lupin.

— Quoi ? fit Barnett d’un air ingénu.

— L’escamotage de la lettre.

— Ah ! vous avez deviné ?

— Parbleu !

— Que voulez-vous, je collectionne les autographes des rois d’Angleterre. »

Trois mois plus tard, à Londres, Élisabeth Lovendale reçut la visite d’un certain gentleman très distingué, qui se fit fort de lui procurer la lettre d’amour du roi George. Il réclamait la bagatelle de cent mille francs.

Les négociations furent laborieuses. Élisabeth consulta ses frères, les plus gros épiciers de Londres. Ils se débattirent, refusèrent, puis finalement cédèrent.

Le gentleman très distingué toucha donc cent mille francs, et détourna, en outre, tout un wagon d’épicerie fine dont on ne sut jamais ce qu’il était devenu…