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L’AGENCE BARNETT ET Cie

gue, inconsistante, et qu’elle se passe dans une région où le regard a quelque peine à pénétrer. Donc, vous n’avez rien à craindre. Seulement… »

Il s’approcha davantage de son interlocuteur, et face à face :

« Seulement, j’ai voulu vous interdire une paix trop commode. À force de silence et d’adresse, vous êtes arrivés tous les trois à vous envelopper de ténèbres et à perdre de vue, vous-mêmes, cette complicité plus ou moins volontaire. Non. Il ne faut pas qu’il en soit ainsi. N’oubliez jamais que, si vous aviez empêché votre ami Maxime de suivre Paul Erstein dans la rotonde, comme vous auriez dû le faire, Paul Erstein ne serait pas mort. Sur ce, débrouillez-vous avec la justice, monsieur. »

Jim Barnett prit son chapeau et, tout en dédaignant les protestations de ses adversaires, dit au juge d’instruction :

« J’avais promis à Mme Fougeraie de secourir son mari et au père de Paul Erstein de démasquer le coupable. C’est fait. Ma tâche est terminée. »

Les poignées de main des magistrats manquèrent de chaleur. Il est probable que le réquisitoire de Barnett ne les satisfaisait qu’à demi et qu’ils n’étaient guère disposés à le suivre dans cette voie.

Rejoint sur le palier par l’inspecteur Béchoux, Barnett lui dit :

« Mes trois bonshommes sont inattaquables. Jamais on ne se permettra d’y toucher. Fichtre ! de grands bourgeois, farcis de réputation et d’argent, soutiens de la so-