Aller au contenu

Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
L’AGENCE BARNETT ET Cie

— Je ne savais pas ce que je sais, s’écria Béchoux.

— Et qu’est-ce que vous savez ?

— Les billets que vous avez rendus sont faux. »

Et la colère de Béchoux se déchaînant, il s’exclama :

« Vous n’êtes qu’un filou ! Ah ! vous croyez qu’on en restera là ! Vous allez rendre les véritables billets, et tout de suite ! Les autres sont des imitations, et vous le savez bien, filou ! »

Sa voix s’étranglait. Il secouait de toute sa rage exaspérée Jim Barnett qui éclatait de rire et qui bredouillait :

« Ah ! les bandits… Ça ne m’étonne pas d’eux… Alors, les billets qu’ils ont jetés à la tête de Maxime étaient des imitations ? Quelles canailles ! On les fait venir avec leurs liasses et ils apportent de faux papiers !

— Mais tu ne comprends donc pas, proféra Béchoux hors de lui, que cet argent appartient aux héritiers de la victime ! Paul Erstein l’avait gagné, cet argent, et il faut que les autres le rendent ! »

La gaieté de Barnett ne connut plus de bornes.

« Ah, ça ! c’est le scandale ! Les voilà volés à leur tour !

— Et par toi ! grinça Béchoux. Oui, c’est toi qui as fait l’échange… C’est toi qui as empoché… Gredin !… Escroc ! »

Lorsque les magistrats sortirent du Cercle, ils avisèrent l’inspecteur Béchoux qui gesticulait, sans voix, dans un état de surexcitation incroyable, et, en face de lui, appuyé au mur, Jim Barnett qui se tenait les côtes, les larmes aux yeux, et qui riait !… et qui riait !…