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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/86

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

— Un simple procès-verbal, dit l’inspecteur, avide de compliments, et qui, pour un peu, eût parlé petit nègre : 1o Traces nombreuses de pas, sur le sol mouillé, entre l’église et le presbytère ; 2o L’examen des pas prouve qu’il y eut un seul malfaiteur, qu’il transporta d’abord les objets précieux à quelque distance, puis qu’il revint pour l’escalade du presbytère ; 3o Ensuite, il retourna prendre son butin et s’enfuit par la grand’route. On perd la piste aux environs de l’auberge Hippolyte.

— Aussitôt, dit Barnett, tu interroges le patron de l’auberge…

— Et le patron de l’auberge, continua Béchoux, me répond : « Un homme à chapeau gris, à pardessus marron, et avec deux dents en or ? Mais c’est M. Vernisson, le commis voyageur en épingles… M. Quatre-Mars comme nous l’appelons, vu qu’il passe par ici, tous les ans, le 4 mars. Il est arrivé hier, à midi, au petit trot de son cheval, il a remisé son cabriolet, il a déjeuné, puis il est allé visiter ses clients.

« — À quelle heure est-il rentré ?

« — Sur le coup de deux heures du matin, comme toujours.

« — Et il est parti maintenant ?

« — Depuis quarante minutes, direction de Chantilly. »

— Sur quoi, dit Barnett, tu as filé à sa poursuite ?

— Le baron me conduisait dans son auto. Nous avons rattrapé le sieur Vernisson et, malgré ses protestations, l’avons contraint à tourner bride.

— Ah ! il n’avoue pas ? demanda Barnett.

— À moitié. Il répond : « Ne dites rien à ma femme…