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L’HOMME AUX DENTS D’OR

chambre était vide. Sur le rebord du balcon, s’appuyait une échelle, que l’on avait prise sous mon hangar. Le reliquaire n’était plus dans sa cachette. En toute hâte, je m’habillai et courus vers la sacristie. Le trésor avait disparu. »

Pour la troisième fois, l’abbé Dessole s’épongea le visage. Il ruisselait. Les gouttes coulaient en cascade.

« Et bien entendu, dit Barnett, la lucarne était fracturée, et la ficelle d’alarme coupée ? Ce qui prouve, n’est-ce pas, que le coup a été exécuté par quelqu’un qui connaît les lieux et vos habitudes. Sur quoi, monsieur le curé, vous vous êtes mis en chasse ?

— J’eus même le tort de crier au voleur, ce que je regrettai, car mes supérieurs n’aiment pas le scandale et me blâment de tout le bruit qui va se faire autour de l’aventure. Heureusement que mon voisin seul entendit mon appel. Le baron de Gravières, qui exploite lui-même depuis vingt ans la ferme de l’autre côté du cimetière, fut de mon avis : avant de prévenir la gendarmerie et de porter plainte, il fallait essayer de rentrer en possession des objets volés. Comme il a une auto, je le priai d’aller chercher à Paris l’inspecteur Béchoux.

— Et j’étais ici à huit heures du matin, dit Béchoux, qui se gonfla d’importance. À onze heures, c’était réglé.

— Hein ? que dis-tu ? s’exclama Barnett. Tu tiens le coupable ? »

Béchoux tendit l’index vers le plafond, d’un geste pompeux.

« Là-haut, enfermé dans le grenier, sous la garde du baron de Gravières.

— Fichtre ! Quel coup de maître ! Raconte, Béchoux, et brièvement, hein ?