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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/153

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L’AIGUILLE CREUSE
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déclares vaincu ! Quelle blague ! Tu es persuadé qu’en fin de compte, et toujours, tu l’emporteras… et tu oublies que les autres peuvent avoir aussi leurs petites combinaisons. La mienne est très simple, mon bon ami…

C’était délicieux de l’entendre parler. Il allait et venait, les mains dans ses poches, avec la crânerie, avec la désinvolture d’un gamin qui harcèle la bête féroce enchaînée. Vraiment, à cette heure, il vengeait, de la plus terrible des vengeances, toutes les victimes du grand aventurier.

Et il conclut :

— Lupin, mon père n’est pas en Savoie. Il est à l’autre bout de la France, au centre d’une grande ville, gardé par vingt de nos amis qui ont ordre de ne pas le quitter de vue jusqu’à la fin de notre bataille. Veux-tu des détails ? Il est à Cherbourg, dans la maison d’un des employés de l’arsenal, — arsenal, ne l’oublie pas, qui est fermé la nuit, et où l’on ne peut pénétrer le jour qu’avec une autorisation et en compagnie d’un guide.

Il s’était arrêté en face de Lupin et le narguait comme un enfant qui fait une grimace à un camarade.

— Qu’en dis-tu, maître ?