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L’AIGUILLE CREUSE
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— Quelle idée ! Votre père ne parlait à personne. Il n’a vu personne.

— Il n’a vu personne, mais on s’est servi d’un intermédiaire.

— Quelle preuve en avez-vous ?

— Cette photographie.

— Mais c’est la vôtre ?

— C’est la mienne, mais elle ne fut pas envoyée par moi. Je ne la connaissais même pas. Elle fut prise à mon insu dans les ruines d’Ambrumésy, sans doute par le greffier du juge d’instruction, lequel était, comme vous le savez, complice d’Arsène Lupin.

— Et alors ?

— Cette photographie a été le passeport, le talisman grâce auquel on a capté la confiance de mon père.

— Mais qui ? qui a pu pénétrer chez moi ?

— Je ne sais, mais mon père est tombé dans le piège. On lui a dit, et il a cru, que j’étais aux environs et que je demandais à le voir et que je lui donnais rendez-vous à l’auberge du Lion-d’Or.

— Mais c’est de la folie, tout ça ? Comment pouvez-vous affirmer ?

— Très simplement. On a imité mon écriture derrière le carton, et on a précisé le rendez-vous… Route de Valognes, 3 k. 400, auberge