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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/186

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L’AIGUILLE CREUSE

De tout cela, il résultait, de la façon la plus absolue, que le père Beautrelet se trouvait aux environs. Sinon, comment admettre que des gens fissent près de cinq cents kilomètres à travers la France pour venir téléphoner à Châteauroux et remonter ensuite, à angle aigu, sur le chemin de Paris ?

Cette formidable randonnée avait un but précis : transporter le père Beautrelet à l’endroit qui lui était assigné.

— Et cet endroit est à portée de ma main, se disait Isidore en frissonnant d’espoir. À dix lieues, à quinze lieues d’ici, mon père attend que je le secoure. Il est là. Il respire le même air que moi.

Tout de suite, il se mit en campagne. Prenant une carte d’état-major, il la divisa en petits carrés qu’il visitait tour à tour, entrant dans les fermes, faisant causer les paysans, se rendant auprès des instituteurs, des maires, des curés, bavardant avec les femmes. Il lui semblait qu’il allait sans retard toucher au but et ses rêves s’amplifiant ce n’est plus son père qu’il espérait délivrer mais tous ceux que Lupin tenait captifs, Raymonde de Saint-Véran, Ganimard, Herlock Sholmès peut-être, et d’autres, beaucoup d’autres. Et en arrivant