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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/191

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L’AIGUILLE CREUSE
177

En hâte, ils coururent vers la maison. La porte était ouverte.

Ils entrèrent. Au fond d’une pièce humide et basse, sur une mauvaise paillasse jetée à même le sol, un homme gisait, tout habillé.

— Le père Charel ! s’écria le maire… Est-ce qu’il est mort, lui aussi ?

Les mains du bonhomme étaient froides, son visage d’une pâleur effrayante, mais le cœur battait encore, d’un rythme faible et lent, et il ne semblait avoir aucune blessure.

Ils essayèrent de le ranimer, et, comme ils n’y parvenaient pas, Beautrelet se mit en quête d’un médecin. Le médecin ne réussit pas davantage. Le bonhomme ne paraissait pas souffrir. On eût dit qu’il dormait simplement, mais d’un sommeil artificiel, comme si on l’avait endormi par hypnose, ou à l’aide d’un narcotique.

Au milieu de la nuit suivante, cependant, Isidore qui le veillait, remarqua que sa respiration devenait plus forte, et que tout son être avait l’air de se dégager des liens invisibles qui le paralysaient.

À l’aube il se réveilla et reprit ses fonctions normales, mangea, but, et se remua. Mais de toute la journée il ne put répondre aux questions du jeune homme, le cerveau