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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/212

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L’AIGUILLE CREUSE

— Deux complices tout de même, conclut Beautrelet, ou plutôt trois, avec la vieille femme. C’est gibier qui n’est pas à dédaigner. Et si nous ne perdons pas de temps…

Il sauta sur une bicyclette, fila jusqu’au bourg d’Éguzon, réveilla la gendarmerie, mit tout le monde en branle, fit sonner le boute-selle et revint à Crozant à huit heures, suivi du brigadier et de six gendarmes. Deux de ces hommes restèrent en faction auprès de la roulotte. Deux autres s’établirent devant la poterne. Les quatre derniers, commandés par leur chef et accompagnés de Beautrelet et de Valméras, se dirigèrent vers l’entrée principale du château.

Trop tard. La porte était grande ouverte. Un paysan leur dit qu’une heure auparavant il avait vu sortir du château une automobile.

De fait, la perquisition ne donna aucun résultat. Selon toute probabilité, la bande avait dû s’installer là en camp volant. On trouva quelques hardes, un peu de linge, des ustensiles de ménage, et c’est tout.

Ce qui étonna davantage Beautrelet et Valméras, ce fut la disparition du blessé. Ils ne purent relever la moindre trace de lutte, pas même une goutte de sang sur les dalles du vestibule.