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L’AIGUILLE CREUSE
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possible, et qu’on sache par tous les journaux que nous recherchons un livre intitulé le Traité de l’Aiguille. Peut-être le dénichera-t-on au fond de quelque bibliothèque de province.

Tout de suite la note fut rédigée, et tout de suite, sans même attendre qu’elle pût produire un résultat, Beautrelet se mit à l’œuvre.

Un commencement de piste se présentait : l’assassinat avait eu lieu aux environs de Gaillon. Le jour même il se rendit dans cette ville. Certes, il n’espérait point reconstituer un crime perpétré deux cents ans auparavant. Mais, tout de même, il est certains forfaits qui laissent des traces dans les souvenirs, dans les traditions des pays. Les chroniques locales les recueillent. Un jour, tel érudit de province, tel amateur de vieilles légendes, tel évocateur des petits incidents de la vie passée, en fait l’objet d’un article de journal ou d’une communication à l’Académie de son chef-lieu.

Il en vit trois ou quatre de ces érudits. Avec l’un d’eux, surtout, un vieux notaire, il fureta, il compulsa les registres de la prison, les registres des anciens bailliages et des paroisses. Aucune notice ne faisait allusion à l’assassinat d’un capitaine des gardes, au XVIIe siècle.