Aller au contenu

Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
246
L’AIGUILLE CREUSE

puis quoi, c’est pas encore fait. D’ici à ce que tu aies mis le doigt dans le creux de l’Aiguille, il passera de l’eau sous le pont… Que diable ! Il m’a fallu dix jours à moi, Lupin. Il te faudra bien dix ans. Il y a de l’espace, tout de même, entre nous deux.

L’automobile arrivait, une immense voiture à carrosserie fermée. Il ouvrit la portière, Beautrelet poussa un cri. Dans la limousine il y avait un homme, et cet homme c’était Lupin ou plutôt Massiban.

Il éclata de rire, comprenant tout à coup. Lupin lui dit :

— Te retiens pas, il dort bien. Je t’avais promis que tu le verrais. Tu t’expliques maintenant les choses ? Vers minuit, je savais votre rendez-vous au château. À sept heures du matin, j’étais là. Quand Massiban est passé, je n’ai eu qu’à le cueillir… Et puis, une petite piqûre… ça y était ! Dors, mon bonhomme… On va te déposer sur le talus… En plein soleil, pour n’avoir pas froid… Allons-y… bien… parfait… À merveille… Et notre chapeau à la main !… un p’tit sou, s’il vous plaît… Ah ! mon vieux Massiban, tu t’occupes de Lupin !

C’était vraiment d’une bouffonnerie énorme