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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/261

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L’AIGUILLE CREUSE
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que de voir l’un en face de l’autre les deux Massiban, l’un endormi et branlant la tête, l’autre sérieux, plein d’attentions et de respect.

— Ayez pitié d’un pauvre aveugle… Tiens, Massiban, voilà deux sous et ma carte de visite… Et maintenant, les enfants, filons en quatrième vitesse… Tu entends, le mécano, du 120 à l’heure. En voiture, Isidore… Il y a séance plénière de l’Institut aujourd’hui, et Massiban doit lire, à trois heures et demie, un petit mémoire sur je ne sais pas quoi. Eh bien, il le leur lira, son petit mémoire. Je vais leur servir un Massiban complet, plus vrai que le vrai, avec mes idées à moi sur les inscriptions lacustres. Pour une fois où je suis de l’Institut. Plus vite, mécano, nous ne faisons que du 115… T’as peur, t’oublie donc que t’es avec Lupin ?… Ah ! Isidore, et l’on ose dire que la vie est monotone, mais la vie est une chose adorable, mon petit, seulement, il faut savoir… et moi, je sais… Si tu crois que c’était pas à crever de joie tout à l’heure, au château, quand tu bavardais avec le vieux Vélines et que moi, collé contre la fenêtre, je déchirais les pages du livre historique ! Et après, quand t’interrogeais la dame de Villemon sur l’Aiguille creuse ! Allait-elle parler ? Oui, elle parlerait…