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L’AIGUILLE CREUSE

rée, plus haute que les tours de Notre-Dame et construite sur une base de granit plus large qu’une place publique… Quelle force et quelle sécurité ! De Paris à la mer, par la Seine. Là, Le Havre, ville nouvelle, ville nécessaire. Et à sept lieues de là, l’Aiguille creuse, n’est-ce pas l’asile inexpugnable ?

C’est l’asile et c’est aussi la formidable cachette. Tous les trésors des rois, grossis de siècle en siècle, tout l’or de France, tout ce qu’on extrait du peuple, tout ce qu’on arrache au clergé, tout le butin ramassé sur les champs de bataille de l’Europe, c’est dans la caverne royale qu’on l’entasse. Vieux sous d’or, écus reluisants, doublons, ducats, florins, guinées, et les pierreries, et les diamants, et tous les joyaux, et toutes les parures, tout est là. Qui le découvrirait ? Qui saurait jamais le secret impénétrable de l’Aiguille ? Personne.

Si, Lupin.

Et Lupin devient cette sorte d’être vraiment disproportionné que l’on connaît, ce miracle impossible à expliquer tant que la vérité demeure dans l’ombre. Si infinies que soient les ressources de son génie, elles ne peuvent suffire à la lutte qu’il soutient contre la Société. Il en faut d’autres plus matérielles. Il faut la retraite sûre, il faut la certitude de l’im-