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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/289

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L’AIGUILLE CREUSE
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que Beautrelet découvrait le mot de la grande énigme, qui a plané sur plus de vingt siècles ! mot d’une importance suprême pour celui qui le possédait jadis, aux lointaines époques où des hordes de barbares chevauchaient le vieux monde ! mot magique qui ouvre l’antre cyclopéen à des tribus entières fuyant devant l’ennemi ! mot mystérieux qui garde la porte de l’asile le plus inviolable ! mot prestigieux qui donne le Pouvoir et assure la prépondérance !

Pour l’avoir connu, ce mot, César peut asservir la Gaule. Pour l’avoir connu, les Normands s’imposent au pays, et de là, plus tard, adossés à ce point d’appui, conquièrent l’île voisine, conquièrent la Sicile, conquièrent l’Orient, conquièrent le Nouveau-Monde !

Maîtres du secret, les rois d’Angleterre dominent la France, l’humilient, la dépècent, se font couronner rois à Paris. Ils le perdent, et c’est la déroute.

Maîtres du secret, les rois de France grandissent, débordent les limites étroites de leur domaine, fondent peu à peu la grande nation et rayonnent de gloire et de puissance, — ils l’oublient ou ne savent point en user, et c’est la mort, l’exil, la déchéance.

Un royaume invisible, au sein des eaux et à dix brasses de la terre !… Une forteresse igno-