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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/331

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L’AIGUILLE CREUSE
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vente, des rabatteurs. C’est le trafic international. C’est le grand marché de l’art et de l’antiquité, la foire du monde. Ah ! Beautrelet, il y a des moments où ma puissance me tourne la tête. Je suis ivre de force et d’autorité…

La porte en dessous céda. On entendit Ganimard et ses hommes qui couraient et qui cherchaient…

Après un instant, Lupin reprit, à voix basse :

— Et voilà, c’est fini… Une petite fille a passé, qui a des cheveux blonds, de beaux yeux tristes, et une âme honnête, oui, honnête, et c’est fini… moi-même je démolis le formidable édifice… tout le reste me paraît absurde et puéril… il n’y a plus que ses cheveux qui comptent… ses yeux tristes… et sa petite âme honnête.

Les hommes montaient l’escalier. Un coup ébranla la porte, la dernière…

Lupin empoigna brusquement le bras du jeune homme.

— Comprends-tu Beautrelet, pourquoi je t’ai laissé le champ libre, alors que, tant de fois, depuis des semaines, j’aurais pu t’écraser ? Comprends-tu que tu aies réussi à parvenir jusqu’ici ? Comprends-tu que j’aie délivré à cha-