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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/35

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L’AIGUILLE CREUSE
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voiture devant le magasin et qui a demandé si on pouvait lui fournir, pour l’un de ses clients, une casquette de chauffeur en cuir jaune. Il restait celle-là. Il a payé sans même s’occuper de la pointure, et il est parti. Il était très pressé.

— Quelle sorte de voiture ?

— Une calèche.

— Et quel jour était-ce ?

— Quel jour ? Mais aujourd’hui, ce matin, à huit heures.

— Ce matin ? Qu’est-ce que vous me chantez là ?

— La casquette a été achetée ce matin.

— Mais c’est impossible, puisqu’elle a été trouvée cette nuit dans le parc. Pour cela il fallait qu’elle y fût, et par conséquent qu’elle eût été achetée auparavant.

— Ce matin. Le chapelier me l’a dit.

Il y eut un moment d’effarement. Le juge d’instruction, stupéfait, tâchait de comprendre. Soudain, il sursauta, frappé d’un coup de lumière.

— Qu’on amène le cocher qui nous a conduits ce matin ! celui de la calèche ! Qu’on l’amène !

Le brigadier de gendarmerie et son subordonné coururent en hâte vers les écuries. Au