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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/36

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L’AIGUILLE CREUSE

bout de quelques minutes, le brigadier revenait seul.

— Le cocher ?

— Il s’est fait servir à la cuisine, il a déjeuné, et puis…

— Et puis ?

— Il a filé.

— Avec sa voiture ?

— Non. Sous prétexte d’aller voir un de ses parents à Ouville, il a emprunté la bicyclette du palefrenier. Voici son chapeau et son paletot.

— Mais il n’est pas parti tête nue ?

— Il a tiré de sa poche une casquette et il l’a mise.

— Une casquette ?

— Oui, en cuir jaune, paraît-il.

— En cuir jaune ? Mais non, puisque la voilà.

— En effet, Monsieur le juge d’instruction, mais la sienne est pareille.

Le substitut eut un léger ricanement.

— Très drôle ! très amusant ! il y a deux casquettes… L’une, qui était la véritable, et qui constituait notre seule pièce à conviction, est partie sur la tête du pseudo-cocher ! L’autre, la fausse, vous l’avez entre les mains. Ah ! le brave homme nous a proprement roulés.

— Qu’on le rattrape ! Qu’on le ramène ! cria