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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/74

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L’AIGUILLE CREUSE

Daval travaillait à mes côtés. J’avais confiance en lui. Il m’a rendu des services inestimables. S’il m’a trahi, à la suite de je ne sais quelles tentations, je ne voulais pas du moins, en souvenir du passé, que sa trahison fût connue.

— Vous ne vouliez pas, soit, mais vous le deviez.

— Je ne suis pas de votre avis, Monsieur le juge d’instruction. Du moment qu’aucun innocent n’était accusé de ce crime, mon droit absolu était de ne pas accuser celui qui fut à la fois le coupable et la victime. Il est mort. J’estime que la mort est un châtiment suffisant.

— Mais maintenant, Monsieur le comte, maintenant que la vérité est connue, vous pouvez parler.

— Oui. Voici deux brouillons de lettres écrites par lui à ses complices. Je les ai pris dans son portefeuille, quelques minutes après sa mort.

— Et le mobile du vol ?

— Allez à Dieppe, au 18 de la rue de la Barre. Là demeure une certaine Mme Verdier. C’est pour cette femme qu’il a connue il y a deux ans, pour subvenir à ses besoins d’argent, que Daval a volé.

Ainsi tout s’éclairait. Le drame sortait de