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L’AIGUILLE CREUSE
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— Donc, c’est Jean Daval qui conduit les trois cambrioleurs jusqu’à ce salon. Tandis qu’il s’y trouve avec celui qu’ils appellent leur chef, un bruit se fait entendre dans le boudoir. Daval ouvre la porte. Reconnaissant M. de Gesvres, il se précipite vers lui, armé du couteau. M. de Gesvres réussit à lui arracher ce couteau, l’en frappe, et tombe lui-même frappé d’un coup de poing par cet individu que les deux jeunes filles devaient apercevoir quelques minutes après.

De nouveau, M. Filleul et l’inspecteur se regardèrent. Ganimard hocha la tête d’un air déconcerté. Le juge reprit :

— Monsieur le comte, dois-je croire que cette version est exacte ?…

M. de Gesvres ne répondit pas.

— Voyons, Monsieur le comte, votre silence nous permettrait de supposer… Je vous en prie, parlez.

Très nettement, M. de Gesvres prononça :

— Cette version est exacte en tous points.

Le juge sursauta.

— Alors je ne comprends pas que vous ayez induit la justice en erreur. Pourquoi dissimuler un acte que vous aviez le droit de commettre, étant en légitime défense ?

— Depuis vingt ans, dit M. de Gesvres,