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XIV

Zoris.

Zoris ne devait pas comprendre ce qui se produisait et pourquoi le signal avait retenti. En reconnaissant Stéphane, il réfléchit, tourna les yeux vers la porte, et embrassa d’un coup la situation, dans les causes qui avaient pu la provoquer, et dans les conséquences qu’elle pouvait entraîner.

Redevenant maître de lui, il remit son revolver, qui était un browning de fortes dimensions, dans une poche extérieure de son veston, et salua Stéphane en souriant, mais sans lui tendre la main.

— Tous mes compliments, monsieur Bréhange. Je croyais l’entreprise impossible, et cependant vous l’avez réussie.

Il était de taille plus petite et d’aspect plus chétif que Stéphane ne le pensait. Sa barbe blanche, taillée en pointe, ses cheveux blancs et sa façon de porter droit la tête lui donnaient de la prestance, mais on devinait un corps malingre et souffreteux dans son costume de flanelle. Le visage, fin et régulier, était très pâle. Zoris n’avait sûrement pas dépassé la cinquantaine.

Stéphane répliqua, sur un même ton d’amabilité hostile :

— En tout cas, je m’excuse de ma visite indiscrète et tout à fait involontaire. J’ai marché comme un aveugle, et je suis sorti de là comme j’ai pu.

— Séphora aurait dû vous renseigner mieux.

— Séphora ?

— Oui, c’est elle qui vous a indiqué la grotte d’Andromède, n’est-ce pas ?

Stéphane pensa que Zoris n’avait point de certitude, et il répondit :

— Ma foi non, le hasard seul m’a guidé. Je flânais sur le promontoire, et, comme je suis un fanatique des curiosités naturelles, grottes, rochers bizarres, souterrains, etc… j’ai aperçu cet orifice et je me suis risqué.

L’explication ne parut pas convaincre Zoris, qui insinua :

— C’était dangereux.

— Dangereux ?

— Dame, le souterrain, à ce que m’a dit Rosario (car vous comprenez que je n’ai pas tenté l’aventure), le souterrain est souvent envahi