par les eaux, d’un côté ou de l’autre. Et j’oublie l’éboulement… Le mécanisme a-t-il fonctionné ?
Il se mit à rire.
— Une idée de Rosario… Rosario croit aux agresseurs nocturnes, aux pirates. Alors, il s’est ingénié, si un assaillant franchissait le boyau initial, à lui couper la retraite.
— L’éboulement a eu lieu, dit Stéphane, et c’est pourquoi j’ai dû persévérer.
— C’est-à-dire aller de l’avant ?
— Comme de juste.
— Ce qui vous a conduit ici ?
— Exactement.
— Je le répète donc, c’était dangereux. Si vous aviez rencontré quelque ennemi, quelque rôdeur, un mauvais coup est vite exécuté, et, personne ne connaissant votre entreprise, on n’aurait jamais pu expliquer votre disparition.
Il gardait la main dans la poche de son veston, et ses doigts devaient se crisper autour de la crosse de son revolver.
Stéphane eut l’intuition du danger. Il plaisanta :
— Des rôdeurs, dans ce souterrain perdu, ce serait bien extraordinaire ! D’autre part, je n’ai pas d’ennemis.
— Si.
— Des ennemis, moi ?
— Un ennemi, tout au moins.
— Qui ?
— Rosario.
— Rosario ?
— Mon Dieu, oui ! Rosario, qui est un être intelligent, mais têtu, vindicatif, jalousement attaché à ses idées et à ses croyances, Rosario se considère comme le propriétaire de tout le sous-sol qui va du promontoire à ce pavillon.
— Et à quel titre ?
— C’est lui le premier qui, de nos jours, l’a exploré. Donc, à son point de vue, il en est le maître.
— Et maître aussi de la statue ?
— Forcément, oui, puisqu’il l’a découverte.
Stéphane commençait à s’irriter :
— Il l’a découverte ?
— Je peux l’affirmer. Je suis venu, pour la première fois, en 1921, dans le domaine où mon associé, Georges d’Esmiane, était mort peu de temps auparavant, après s’être fait construire ce pavillon. À cette époque,