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Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/114

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Elle s’était rassise, avec lassitude. Il s’agenouilla près d’elle et il la regarda, longtemps, puis très doucement, par gestes insensibles, il lui saisit la main, et il inclina la tête peu à peu vers le bras nu. Mais à la seconde où ses lèvres allaient l’effleurer, elle se dressa d’un coup :

— Non, non… je te défends…

Ils restèrent face à face, les yeux dans les yeux, Jérôme cherchant à voir le fond de cette âme qui se dérobait. Mais il se contint, et de sa même voix, douce et tendre :

— Ne t’énerve pas, ma chère Rolande. Tu n’as pas retrouvé ton aplomb depuis ce matin, depuis l’incident que tu sais. Pourtant : tout cela était convenu entre nous, et je t’avais communiqué le désir, la volonté de ma mère… Rappelle-toi… Ma mère n’était pas riche, elle ne m’a guère laissé que sa bague de fiançailles, qu’elle n’avait jamais voulu vendre, et elle me disait toujours : « Quand tu te marieras, agis avec ta femme comme ton père a fait avec moi. Donne-lui cette bague au retour de l’église, pas avant, et mets-la à son doigt, par-dessus l’anneau de mariage… » Ainsi, tu le savais… nous étions d’accord. Cependant… cependant… tu es tombée raide évanouie, quand je t’ai offert cette bague…

Elle articula :

— Simple coïncidence… l’émotion… la fatigue…