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MA FEMME ET SON MARI

Elle me vit et ne parut pas étonnée. Sans aucun doute elle n’avait pas conscience de l’heure présente et croyait vivre dans le passé. Elle murmura mon nom :

« C’est toi, René… »

Mais la vue de son mari la troubla.

« Qu’y a-t-il ? Où sommes-nous ? »

Son regard nous interrogeait alternativement. M. Chantelin expliqua :

« Rappelle-toi… l’accident… C’était Monsieur qui était avec nous… Il a eu l’obligeance… »

Peu à peu la lumière se fit en son esprit. Elle eut un sourire malicieux et, tout en se rajustant, elle me dit :

« Je vous remercie, docteur. »

Je les quittai.


Une heure après, mon automobile arrivait. Je fus bien aise de pouvoir rendre à M. et Mme Chantelin la politesse que j’avais reçue d’eux. Sur mon invitation, ils prirent place dans le tonneau et, sans autre incident, je ramenai jusqu’à leur domicile ma femme et son mari.