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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/220

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Il délirait de colère et carrait devant la porte sa haute taille. Sur le palier, on entendait Labonce et Tony.

Raoul avait recueilli sur la table le morceau de papier tiré de la bouteille, et où se lisait l’inscription : « Marescal est une gourde. » Il le déplia nonchalamment et le tendit au commissaire :

— Tiens, mon vieux, fais encadrer ça, et mets-le au pied de ton lit.

— Oui, oui, rigole, proféra l’autre, rigole tant que tu voudras, n’empêche que je te tiens, toi aussi ! Ah ! tu m’en as fait voir depuis le début ! Hein, le coup de la cigarette ! Un peu de feu, s’il vous plaît. J’vais t’en donner, moi, du feu ! De quoi fumer toute ta vie au bagne ! Oui, au bagne d’où tu viens et où tu rentreras bientôt. Au bagne, je le répète, au bagne. Si tu crois qu’à force de lutter contre toi, je n’ai pas percé à jour ton déguisement ! Si tu crois que je ne sais pas qui tu es, et que je n’ai pas déjà toutes les preuves nécessaires pour te démasquer ? Regarde-le, Aurélie, ton amoureux, et si tu veux savoir ce que c’est, pense un peu au roi des escrocs, au plus gentleman des cambrioleurs, au maître des maîtres, et dis-toi qu’en fin de compte le baron de Limésy, faux noble et faux explorateur, n’est autre…

Il s’interrompit. En bas on sonnait. C’étaient Philippe et ses deux bougres. Ce ne pouvait être qu’eux.

Marescal se frotta les mains et respira longuement.

— Je crois que tu es bien fichu, Lupin… Qu’en dis-tu ?

Raoul observa Aurélie. Le nom de