la battue s’organise tout autour et le long de la route nationale. S’il y a capture, nous le saurons ici.
Il articulait les mots durement, avec des gestes secs et une allure autoritaire.
Raoul s’étonnait de plus en plus et, du coup, reprenait tout son sang-froid. Que faisait là le pommadé ? et qu’est-ce qui lui donnait cet aplomb incroyable ? N’arrive-t-il pas souvent que l’aplomb de ces personnages provienne justement de ce qu’ils ont quelque chose à cacher, derrière leur façade brillante ?
Et comment oublier que Marescal avait suivi miss Bakefield durant tout l’après-midi, qu’il la guettait avant l’heure du départ, et qu’il se trouvait là, sans doute, dans la voiture numéro quatre, à l’instant même où se machinait le crime ? D’une voiture à l’autre, la passerelle…, la passerelle par où les trois bandits masqués avaient surgi, et par où l’un des trois, le premier, avait pu retourner… Celui-là, n’était-ce pas le personnage qui maintenant « crânait » et commandait ?
La voiture s’était vidée. Il ne restait plus que le contrôleur. Raoul essaya de rejoindre sa place. Il en fut empêché.
— Comment, monsieur ! dit-il, certain que Marescal ne le reconnaissait pas. Comment ! mais j’étais ici, et je prétends y revenir.
— Non, monsieur, riposta Marescal, tout endroit où un crime a été commis appartient à la justice, et