Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui, c’est Tonton qui a voulu…

— Tonton ?

— Oui, mon oncle Jodot.

— Et où est-il en ce moment, ton oncle ?

— On est parti cette nuit, tous les trois, et puis on est revenu.

— Et alors ?

— Alors ce matin, ils ont descendu là, en bas, quand l’eau était partie, et ils ont fouillé partout et ramassé des choses.

— Avant moi ?

— Oui, avant vous et la demoiselle. Quand vous êtes sortis de la grotte, ils se sont cachés derrière un mur là-bas, là-bas, dans le fond de l’eau qui était partie. Mais je voyais tout ça d’ici où Tonton m’avait dit de l’attendre.

— Et maintenant, où sont-ils tous deux ?

— J’sais pas. Il faisait chaud, je me suis endormi. Un moment je me suis réveillé, ils se battaient.

— Ils se battaient ?…

— Oui, pour une chose qu’ils avaient trouvée, une chose qui brillait comme de l’or. J’ai vu qu’ils tombaient… Tonton a donné un coup de couteau… et puis… et puis je ne sais pas… je dormais peut-être… j’ai vu comme si le mur se démolissait et les écrasait tous deux.

— Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? balbutia Raoul épouvanté… Réponds… Où ça se passait-il ? À quel moment ?

— Quand les cloches sonnaient… tout au bout… tout au bout… tenez là.

L’enfant se pencha au-dessus du vide et parut stupéfait.

— Oh ! dit-il, l’eau qui est revenue !…

Il réfléchit, puis se mit à pleurer et à crier, en gémissant.