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Daubrecq est l’objet d’une surveillance si étroite et se documenter quelque peu sur l’individu.

Les renseignements que Lupin avait fait prendre dans une agence spéciale se résumaient ainsi :

« Alexis Daubrecq, député des Bouches-du-Rhône depuis deux ans, siège parmi les indépendants, opinions assez mal définies, mais situation électorale très solide grâce aux sommes énormes qu’il dépense pour sa candidature. Aucune fortune. Cependant, hôtel à Paris, villa à Enghien et à Nice, grosses pertes au jeu, sans qu’on sache d’où vient l’argent. Très influent, obtient ce qu’il veut, quoiqu’il ne fréquente pas les ministères et ne paraisse avoir ni amitiés, ni relations dans les milieux politiques…

— Fiche commerciale, se dit Lupin en relisant cette note. Ce qu’il me faudrait, c’est une fiche intime, une fiche policière, qui me renseigne sur la vie privée du monsieur, et qui me permette de manœuvrer plus à l’aise dans ces ténèbres et de savoir si je ne patauge pas en m’occupant du Daubrecq. Bigre ! c’est que le temps marche !

Un des logis que Lupin habitait à cette époque, et où il revenait le plus souvent, était situé rue Chateaubriand, près de l’Arc de Triomphe. On l’y connaissait sous le nom de Michel Beaumont. Il y avait une installation assez confortable, et un domestique, Achille, qui lui était très dévoué, et dont la besogne consistait à centraliser les communications téléphoniques adressées à Lupin par ses affidés.

Rentré chez lui, Lupin apprit avec un grand étonnement qu’une ouvrière l’attendait depuis une heure au moins.

— Comment ! Mais personne ne vient jamais me voir ici ! Elle est jeune ?

— Non… Je ne crois pas.

— Tu ne crois pas !

— Elle porte une mantille sur la tête, à la place du chapeau, et on ne voit pas sa figure… C’est plutôt… comme une emp-