Aller au contenu

Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

çut deux menues pointes de fer qui soutenaient le panneau à la manière d’une plaque de bois derrière un cadre. Il n’eut qu’à les écarter. Le panneau se détacha.

Achille poussa un cri de stupéfaction. Mais Lupin objecta :

— Et après ? En sommes-nous plus avancés ? Voilà un rectangle vide d’environ quinze à dix-huit centimètres de longueur sur quarante de hauteur. Tu ne vas pas prétendre que cette femme ait pu se glisser par un orifice qui serait déjà trop étroit pour un enfant de dix ans, si maigre qu’il fût !

— Non, mais elle a pu passer le bras, et tirer les verrous.

— Le verrou du bas, oui, dit Lupin. Mais le verrou du haut, non, la distance est beaucoup trop grande. Essaye et tu verras.

Achille dut en effet y renoncer.

— Alors ? dit-il.

Lupin ne répondit pas. Il resta longtemps à réfléchir.

Puis, soudain, il ordonna :

— Mon chapeau… mon pardessus…

Il se hâtait, pressé par une idée impérieuse. Et, aussitôt dehors, il se jeta dans un taxi.

— Rue Matignon, et vite…

À peine arrivé devant l’entrée du logement où le bouchon de cristal lui avait été repris, il sauta de voiture, ouvrit son entrée particulière, monta l’étage, courut au salon, alluma, et s’accroupit devant la porte qui communiquait avec sa chambre.

Il avait deviné. Un des petits panneaux se détachait également.

Et de même qu’en son autre demeure de la rue Chateaubriand, l’orifice, suffisant pour qu’on y passât le bras et l’épaule, ne permettait pas qu’on tirât le verrou supérieur.

— Tonnerre de malheur ! s’exclama-t-il, incapable de maîtriser plus longtemps la rage qui bouillonnait en lui depuis deux heures, tonnerre de nom d’un chien, je n’en finirai donc pas avec cette histoire-là !