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PROLOGUE

Une première énigme se pose

Après son déjeuner, le comte Jean d’Orsacq déposa un affectueux baiser sur la main que Lucienne, sa femme, lui tendait, et l’avertit qu’il ne rentrerait au château que le lendemain dimanche. Son automobile l’attendait devant le perron. Une heure et demie plus tard, il arrivait dans ses bureaux de Paris, qu’il trouva fermés, comme ils l’étaient chaque samedi.

Tout de suite, il examina les lettres et les documents que son secrétaire, Arnould, avait préparés à son intention. Quelques lignes du secrétaire annonçaient, en outre, que tout marchait bien, et qu’il comptait apporter à d’Orsacq, vers quatre heures, ce que d’Orsacq était venu chercher.

De fait, un moment plus tard, le secrétaire entrait et déposait entre les mains de son patron une large enveloppe.

« Alors, ça y est ? demanda d’Orsacq. L’affaire est réussie ?

— Oui, monsieur.

— Intégralement ?

— Oui, monsieur.

— Tous les titres sont là-dedans ?

— Tous. Je les ai comptés soigneusement. Selon la cote d’hier, cela monte environ à six cent mille francs.

— Parfait, approuva d’Orsacq. Vous avez fort bien conduit cette affaire, et je vous en tiendrai compte. Mais, le silence absolu, n’est ce pas ?

— Le silence absolu.

— Un mot encore. Vous vous rappelez que, à mon dernier passage ici, il y a quinze jours, j’ai eu l’impression qu’on avait ouvert, je ne sais comment, les tiroirs de ce bureau et qu’on avait fouillé dans mes papiers. Votre enquête ne vous a rien révélé à ce propos ?

— Rien, monsieur. Cette pièce est toujours fermée quand vous êtes à la cam-