Page:Leblanc - Le Chapelet rouge, paru dans Le Grand Écho du Nord, 1937.djvu/26

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— Oui, monsieur le comte. J’ai justement ma lampe électrique de poche. Mais des traces de pas… après la pluie… c’est peu probable.

— Peu probable, en effet. Mais il y a des massifs… Des plantes ont pu être dérangées, abîmées.

Ravenot ouvrit. Il se glissa dehors, et ramena les deux battants sur lui. La fenêtre fut fermée hermétiquement.

« Vous voyez… vous voyez… articula Vanol avec anxiété, la preuve est faite… on peut passer et disparaître… »

Boisgenêt frappa du pied.

« Passer, pour quoi faire ? Il y avait vingt autres chemins pour entrer dans le château et en partir sans se servir de cette fenêtre ! Sacrebleu ! un malfaiteur ne s’introduit pas dans une pièce sans aucune raison valable.

— Eh bien, justement, remarqua Vanol, il y avait une raison valable pour qu’il s’introduisît dans cette pièce plutôt que dans une autre.

— Laquelle ?

— Le coffre-fort. »

Boisgenêt haussa les épaules.

« Mais puisque ce coffre-fort ne contient rien ! N’est-ce pas, d’Orsacq ? Tu nous l’as dit.

— Je ne l’ai jamais utilisé, fit distraitement d’Orsacq, que pour y mettre des papiers sans valeur réelle… des baux… des registres d’exploitation… des quittances… Cependant…

— Quoi, cependant ?

— Eh bien, depuis avant-hier…

— Eh bien, depuis avant-hier ?… »

Jean d’Orsacq courut vers le placard, dérangea le fauteuil et entra.

« Rien de suspect, dit-il aussitôt. On ne l’a pas forcé, en tout cas.

— On l’a peut-être ouvert…

— Pour l’ouvrir, il eût fallu deux choses, d’abord connaître le chiffre de la