Page:Leblanc - Le Chapelet rouge, paru dans Le Grand Écho du Nord, 1937.djvu/32

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— Absurde ? proféra Vanol. Mais réfléchissez donc, d’Orsacq ! Où se trouve cette petite table sur laquelle le vase était tombé ? Où ? Presque au pied de cet escalier qui monte au boudoir, et sur le chemin direct qui va du bas de l’escalier au coffre-fort. Il faut supposer que l’homme agissait dans les ténèbres, sans avoir allumé l’électricité, et par conséquent que c’est lui qui a pu la heurter.

D’Orsacq fit quelques pas vers les marches. Il titubait. On eût dit qu’il n’osait avancer et qu’il craignait de savoir. Léonie Bresson murmura :

« Oh ! j’ai peur… N’y allez pas, d’Orsacq. »

Christiane, toute tremblante aussi, protesta :

« À tout prix, dit vivement Bernard Debrioux… il faut aller voir, tout de suite. »

On entendit d’Orsacq qui articulait :

« Cette porte du boudoir doit être fermée au verrou, comme les autres.

— Eh ! notre homme s’en moque bien, des fermetures.

— Mais, si elle était fermée ?

— Eh bien ! s’écria Vanol, vous frapperez… vous démolirez. Mais je réponds qu’elle est ouverte… Tenez, suivez-moi.

Il voulut passer. Les autres également. Jean d’Orsacq les retint.

« Non, laissez… Restez-là tous. J’y vais… »

Résolu soudain, en quelques enjambées, il monta l’escalier suivi de tout près par Boisgenêt.

« Mon Dieu ! gémit Léonie Bresson… pourvu que la porte soit fermée ! Quel cauchemar !… »

La porte était ouverte ! De la lumière jaillit, allumée par d’Orsacq. Quelques secondes. Bresson et Bernard s’étaient élancés. Alors qu’ils arrivaient sur le palier, ils entendirent d’Orsacq et, aussitôt, Boisgenêt qui appelaient au