— Le docteur Chapereau, dit-il, un excellent ami de mon ami Verlage, et l’auteur de ce livre si intéressant qui a pour titre : la Psychanalyse.
Il salua tour à tour les sœurs Gaudoin et Maxime.
— Mademoiselle Henriette, n’est-ce pas ? Mademoiselle Janine ?… Monsieur Dutilleul ?…
La surprise recommençait.
— Vous connaissez donc tout le monde ? dit Nathalie.
— Non. Mais je me rappelle… ou je devine. C’est un don que l’on acquiert avec un peu d’habitude.
— On nous avait bien dit que vous étiez sorcier ! s’écria Janine Gaudoin.
— À l’occasion, mademoiselle, dit-il en riant. C’est compris dans mes petits talents de société.
La jeune fille battit des mains.
— Sorcier ! Dieu, que c’est drôle ! Alors, vous pourriez me rendre un collier de corail que j’ai perdu avant-hier sur cette terrasse ?
— Rien de plus facile, mademoiselle.
— Donnez.
— Voici.
Et il tira de sa poche le collier de corail.
— Ah ! fit Janine, confondue.
— Et moi ? Et moi ? fit Henriette. Vite, un miracle, je vous en prie, monsieur.
Ellen-Rock fit un geste rapide comme pour saisir quelque chose sur le poignet de la jeune fille, quelque chose qu’il écrasa entre ses doigts et jeta au loin.
— Qu’est-ce que c’est ? dit-elle, un peu inquiète.
— Une abeille, il était temps.
— Fichtre ! s’écria Maxime. Quel coup d’œil ! Et l’on prétend aussi que vous êtes d’une force ! Un athlète…
— Bah ! Question d’entraînement, dit Ellen-Rock.
Il prit sur la table du salon un jeu de cartes et le déchira d’un coup en deux morceaux.
— Nom d’un chien ! articula Maxime suffoqué.
Tout cela se passa très vite, et sans qu’il y eût, chez Ellen-Rock, d’autre prétention que de se divertir et d’amuser Nathalie.
— Et vous, Forville, dit celle-ci, vous n’interrogez pas le baron d’Ellen-Rock ?
Forville, qui s’était tenu jusque-là à l’écart, haussa légèrement les épau-