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goire n’était autre qu’un individu qui lui servait de chauffeur à l’occasion.

— Qui lui servait, par conséquent, à transporter les sacs d’or de sa banque à son hôtel ?

— Oui, et nous croyons même savoir… tenez, autant dire que c’est une certitude. Eh bien… Grégoire, c’est une femme.

— Une femme !

— Parfaitement. Sa maîtresse. Nous en avons plusieurs preuves. Mais une femme solide, d’aplomb, forte comme un homme, et qui ne recule devant rien.

— Vous connaissez son adresse ?

— Non.

— Et l’or, vous n’avez aucun indice, aucun soupçon ?

— Non. L’or est dans le jardin ou dans l’hôtel de la rue Raynouard. Durant toute une semaine, nous l’avons vu rentrer, cet or. Depuis, il n’en est pas sorti. Nous faisions le guet, chaque nuit. Les sacs y sont, je l’affirme.

— Aucun indice non plus relativement au meurtrier d’Essarès ?

— Aucun.

— Est-ce bien sûr ?

— Pourquoi mentirais-je ?

— Et si c’était vous ?… ou l’un de vos amis ?

— Nous avons bien pensé qu’on le supposerait. Par hasard, et c’est heureux, nous avons un alibi.

— Facile à prouver ?

— Irréfutable.

— Nous examinerons cela. Donc pas d’autre révélation ?

— Non. Mais une idée… ou plutôt une question à laquelle vous répondrez à votre guise. Qui nous a trahis ? Votre réponse peut m’éclairer, car une seule personne connaissait nos rendez-vous de chaque se-