Page:Leblanc - Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin (extrait Une aventure d’Arsène Lupin), 2004.djvu/13

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DIMBLEVAL traverse la scène et va vers la porte du vestibule. – Je te dis qu’il n’y a personne.

MARCELINE. – Ah ! ce collier…

DIMBLEVAL, prenant le vase sur le secrétaire. – Pour cela, je suis tranquille, rien à craindre. Il n’a pas bougé. (Il montre le collier et le remet.) Ah ! et puis, je t’en prie, du calme ! (Ils sortent, Dimbleval éteint l’électricité.) Tu finiras par m’effrayer !

LUPIN, rallumant et allant au secrétaire. Il a pris le vase et examiné le collier. – Il est gentil ! Tiens, pour la peine, je lui laisse le vase et les fleurs. (il empoche le collier, revient près du trépied, appelle son complice :) Psst ! (Un temps.) Tiens, qu’est-ce qu’il y a ?… Psst !… Jacob !…

LE COMPLICE, passant la tête, effaré. – Eh ! patron !

LUPIN. – Où étais-tu ?

LE COMPLICE. – De l’autre côté… Il y a des gens qui ont sonné en bas… une demi-douzaine d’hommes.

LUPIN. – Vite, l’ascenseur. (Le complice laisse glisser la corde.) Dépêche-toi donc… j’entends du bruit… Eh bien ? (À ce moment, on sonne à la porte du vestibule.)

LE COMPLICE. – Attention, patron, j’ai lâché la corde.

LUPIN. – Trop tard. Fiche ton camp.

LE COMPLICE. – Mais vous, patron ?

LUPIN. – Je m’arrangerai… grouille-toi… (Il éteint. La vitre reste ouverte, Lupin s’est caché derrière le paravent. Dimbleval sort de la chambre et allume.)

DIMBLEVAL. – Mais non, s’il y a du bruit, ce doit être la police. Qui est là ? Qui est là ?

UNE VOIX. – Marescot, sous-chef de la Sûreté.

DIMBLEVAL, en refermant. – Ah ! je commence à respirer. (Il traverse la scène, ouvre la porte du fond et passe dans le vestibule.) Voilà… j’arrive…

LUPIN court jusqu’au seuil du vestibule et observe. – Marescot, le sous-chef… eh bien, je suis frais, moi. (Il appelle à voix basse :) Jacob… Jacob… (Il déplace la table, la surmonte d’une stèle, mais la distance à la lucarne est trop grande, il murmure

) Impossible !… Eh bien quoi, je ne vais pourtant pas me

faire pincer !… Si je remettais le bijou ? (Après une seconde d’hésitation, il va vers la porte du fond et la ferme à clef On entend un tumulte et les deux battants sont ébranlés.)

DIMBLEVAL, criant dans la coulisse. – Y a personne ! Cassez pas ma porte, allez chercher le serrurier ! (En un tournemain, Lupin défait sa blouse et son chapeau, les jette sur la table, au pied de la stèle, bien en apparence, et va se cacher derrière le paravent. Entrée brusque du sous--