Page:Leblanc - Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin (extrait Une aventure d’Arsène Lupin), 2004.djvu/12

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du vieux Russe… (Il désigne les emplacements.) Le vestibule… le couloir précédant la chambre de la petite… celle de la victime… Ici, l’escalier des modèles… (Montrant le paravent.) Là, leur cabinet de toilette… Là, le secrétaire… Tout va bien. (Il tire de sa poche un sac dans lequel il y a un trousseau de clefs.) Le secrétaire… troisième tiroir, a dit le vieux Russe.

LE COMPLICE. – Oui, patron.

LUPIN. – Nous commençons. Le vol des émeraudes, drame en cinq actes, musique de Lupin. L’ouverture… en clef Arsène perfectionnée, à quatre temps… un… deux… trois… quatre… (Le meuble est ouvert.) Là !… comme une fleur… il te faudrait cinquante ans, à toi, pour trouver ça !… Ah ! ça ! par exemple.

LE COMPLICE. – Quoi ?

LUPIN. – Le troisième tiroir est vide.

LE COMPLICE. – Mais les autres ?

LUPIN, après un instant, se retournant furieux vers la porte de la chambre. – Goujat, va ! C’est vrai… on se dérange… on risque sa peau, et puis, la peau.

LE COMPLICE. – Alors, filons.

LUPIN, qui a un pied sur l’échelle, après une hésitation. – Ah ! non, pas encore, c’est trop bête. (Cherchant sur le secrétaire.) Il doit coucher avec, capon.

LE COMPLICE. – On va se faire pincer.

LUPIN. – La barbe ! (Il réfléchit, puis résolument :) Jacob !

LE COMPLICE. – Patron ?

LUPIN. – Remonte l’ascenseur !

LE COMPLICE. – Quoi ?

LUPIN. – Fais ce que je te dis. (L’échelle est enlevée.)

LE COMPLICE. – Et après ?

LUPIN. – Reste à l’affût. Surveille le boulevard. Si j’ai besoin de toi, je siffle, va ! (Il se dirige vers l’interrupteur, éteint et murmure :) Les trois coups… (Il frappe trois fois le parquet.) Rideau ! (Il court derrière le paravent et se dissimule en épiant à travers une fente. La porte de la chambre s’ouvre. Dimbleval apparaît. Il passe la tête, inquiet, et, allongeant le bras, allume.)

DIMBLEVAL, à sa fille qui apparaît sur le seuil, vêtue d’une matinée. – Personne.

MARCELINE. – Papa, regarde bien.

DIMBLEVAL, avançant. – Puisque je te dis qu’il n’y a personne.

MARCELINE. – Et la porte ?