Page:Leblanc - Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin (extrait Une aventure d’Arsène Lupin), 2004.djvu/9

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La scène représente un atelier de sculpteur avec, sur la droite, en avant, un paravent qui dissimule à demi une sorte de cabinet de toilette pour les modèles. Au fond, la porte principale. Quand elle est ouverte, on aperçoit un vestibule avec la porte d’entrée. À gauche, deux portes : à droite, tout à fait au premier plan, une porte plus lourde avec verrous et chaîne de sûreté. L’atelier n’a pas de fenêtres, mais un vitrage en plan incliné formant une partie du plafond. Un secrétaire, tabourets, stèles, ébauches, chevalets, quelques fauteuils et chaises de cuir, robes, manteaux et accessoires pour modèles. Téléphone sur la table. Une statue de Cupidon. Au lever du rideau, la scène est vide, l’électricité éteinte. La porte d’entrée du fond s’ouvre vivement. Marceline entre en robe de bal, suivie de son père. Dimbleval, Marceline

MARCELINE, essoufflée. – Tu n’as vu personne dans l’escalier ?

DIMBLEVAL, tout en barricadant la porte du vestibule, chaîne et verrous. – Eh non, personne.

MARCELINE. – En tout cas, nous avons été suivis. (Elle allume.)

DIMBLEVAL. – Mais par qui, mon Dieu !

MARCELINE. – Quelqu’un nous épiait à la porte de Mme Valton-Trémor.

DIMBLEVAL. – Marceline, tu es absurde avec tes frayeurs.

MARCELINE. – Absurde ! aussi pourquoi m’obliges-tu à mettre ce collier ? (Elle va dans sa chambre par la porte de gauche, au fond, retire son manteau et revient.)

DIMBLEVAL. – Comment ! ma fille, un collier historique, qui m’a rendu célèbre : « Dimbleval ? Ah ! oui, le sculpteur qui offre à sa fille des colliers d’émeraudes ! » Ce qui m’a valu la commande de mon Cupidon, ma plus belle oeuvre !…

MARCELINE. – Il ne m’appartient même pas…