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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/118

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Vingt mètres plus loin, l’individu se baissa et releva le bas de son pantalon. Une pelure d’orange marqua son passage. À cet instant même, le gamin s’arrêta, et, à l’aide d’un morceau de craie, traça sur la maison qu’il côtoyait, une croix blanche, entourée d’un cercle.

Les deux personnages continuèrent leur promenade. Une minute après, nouvelle halte. L’inconnu ramassa une épingle et laissa tomber une peau d’orange, et aussitôt le gamin dessina sur le mur une seconde croix qu’il inscrivit également dans un cercle blanc.

« Sapristi, pensa l’inspecteur principal avec un grognement d’aise, voilà qui promet… Que diable peuvent comploter ces deux clients-là ? »

Les deux « clients » descendirent par l’avenue Friedland et par le Faubourg Saint-Honoré, sans que, d’ailleurs, il se produisît un fait digne d’être retenu.

À intervalles presque réguliers, la double opération recommençait, pour ainsi dire mécaniquement. Cependant il était visible, d’une part, que l’homme aux pelures d’orange n’accomplissait sa besogne qu’après avoir choisi la maison qu’il fallait marquer, et, d’autre part, que le gamin ne marquait cette maison qu’après avoir observé le signal de son compagnon.

L’accord était donc certain, et la manœuvre surprise présentait un intérêt considérable aux yeux de l’inspecteur principal.

Place Beauvau, l’homme hésita. Puis, semblant se décider, il releva et rabattit deux fois le bas de son pantalon. Alors le gamin s’assit sur le bord du trottoir, en face du soldat qui montait la garde au ministère de l’Intérieur, et il