Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/141

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côté de la cour, et plus claire en effet, et Lupin appliqua son étoffe sur la vitre.

« Regarde, » dit-il, en laissant la place à Ganimard.

L’inspecteur tressaillit de joie. Distinctement on voyait les traces des cinq doigts et l’empreinte de la paume. La preuve était irrécusable. De sa main ensanglantée, de cette même main qui avait frappé Jenny Saphir, l’assassin avait empoigné l’étoffe et noué l’écharpe autour du cou.

« Et c’est l’empreinte d’une main gauche, nota Lupin… D’où mon avertissement, qui n’avait rien de miraculeux, comme tu vois. Car, si j’admets que tu me considères comme un esprit supérieur, mon bon ami, je ne veux pas cependant que tu me traites de sorcier. »

Ganimard avait empoché prestement le morceau de soie. Lupin l’approuva.

« Mais oui, mon gros, c’est pour toi. Ça me fait tant de plaisir de te faire plaisir ! Et tu vois, il n’y avait pas de piège dans tout cela… rien que de l’obligeance… un service de camarade à camarade, de copain à copain… Et aussi, je te l’avoue, un peu de curiosité… Oui, je voulais examiner l’autre morceau de soie… Celui de la police… N’aie pas peur, je vais te le rendre… Une seconde seulement. »

D’un geste nonchalant, et tandis que Ganimard l’écoutait malgré lui, il s’amusait avec le gland qui terminait la moitié de l’écharpe.

« Comme c’est ingénieux, ces petits ouvrages de femme ! As-tu remarqué ce détail de l’enquête ? Jenny Saphir était très adroite, et confectionnait elle-même ses chapeaux et ses robes. Il