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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/162

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— En ce cas, dit-il, faites vite, et ne quittez plus votre chambre.

— Mais, objecta la jeune fille avec un frisson… cette nuit…

— Ne craignez rien. S’il y avait le moindre danger, nous reviendrions, le docteur et moi. N’ouvrez votre porte que si l’on frappe trois coups très légers. »

Jeanne sonna aussitôt la bonne. Le docteur passa chez M. Darcieux, tandis que Lupin se faisait servir quelques aliments dans la petite salle.

« Voilà qui est terminé, dit le docteur au bout de vingt minutes. M. Darcieux n’a pas trop protesté. Au fond, lui aussi, il trouve qu’il est bon d’éloigner Jeanne. »

Ils se retirèrent tous deux et sortirent du château.

Près de la grille, Lupin appela le garde.

« Vous pouvez fermer, mon ami. Si M. Darcieux avait besoin de nous, qu’on vienne nous chercher aussitôt. »

Dix heures sonnaient à l’église de Maupertuis. Des nuages noirs, entre lesquels la lune se glissait par moments, pesaient sur la campagne.

Les deux hommes firent une centaine de pas.

Ils approchaient du village quand Lupin empoigna le bras de son compagnon.

« Halte !

— Qu’y a-t-il donc ? s’écria le docteur.

— Il y a, prononça Lupin d’un ton saccadé, que, si mes calculs sont justes, si je ne me blouse pas du tout au tout dans cette affaire, il y a que, cette nuit, Mlle Darcieux sera assassinée.

— Hein ! que dites-vous ? balbutia le docteur