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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/18

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chand… voilà peut-être une demi-heure… Il semblait très agité, et il a pris une automobile, ce qui n’est pas son habitude.

— Et vous ne savez pas…

— Où il se rendait ? Ma foi, il n’y a pas d’indiscrétion. Il a crié l’adresse assez fort ! « À la Préfecture de Police », qu’il a dit au chauffeur… »

Lupin allait lui-même héler un taxi-auto, quand il se ravisa, et je l’entendis murmurer :

« À quoi bon, il a trop d’avance ! »

Il demanda encore si personne n’était venu après le départ de M. Dulâtre.

« Si, un vieux monsieur à barbe grise et à lunettes qui est monté chez M. Dulâtre, qui a sonné et qui est reparti.

— Je vous remercie, monsieur, » dit Lupin en saluant.

Il se mit à marcher lentement, sans m’adresser la parole et d’un air soucieux. Il était hors de doute que le problème lui semblait fort difficile et qu’il ne voyait pas très clair dans les ténèbres où il paraissait se diriger avec tant de certitude.

D’ailleurs, lui-même m’avoua :

« Ce sont là des affaires qui nécessitent beaucoup plus d’intuition que de réflexion. Seulement, celle-ci vaut fichtre la peine qu’on s’en occupe… »

Nous étions arrivés sur les boulevards. Lupin entra dans un cabinet de lecture et consulta très longuement les journaux de la dernière quinzaine. De temps à autre, il marmottait :

« Oui… oui… Évidemment ce n’est qu’une hypothèse, mais elle explique tout. Or une hypothèse qui répond à toutes les questions n’est pas loin d’être une vérité. »