Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/188

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de preuves irréfutables qui lui avaient été fournies par d’anciens complices de Lupin, il suivait la piste de Lupin. Roulé une fois de plus par son éternel adversaire, et supposant que celui-ci l’avait envoyé en Extrême-Orient pour se débarrasser de lui pendant l’affaire des tapisseries, il demanda à ses chefs un congé de quinze jours, se présenta chez Mme  Sparmiento, et lui promit de venger son mari.

Édith en était à ce point où l’idée de la vengeance n’apporte même pas de soulagement à la douleur qui vous torture. Le soir même de l’enterrement, elle avait congédié les trois inspecteurs, et remplacé, par un seul domestique et par une vieille femme de ménage, tout un personnel dont la vue lui rappelait trop cruellement le passé. Indifférente à tout, enfermée dans sa chambre, elle laissa Ganimard libre d’agir comme il l’entendait.

Il s’installa donc au rez-de-chaussée et, tout de suite, se livra aux investigations les plus minutieuses. Il recommença l’enquête, se renseigna dans le quartier, étudia la disposition de l’hôtel, fit jouer vingt fois, trente fois, chacune des sonneries.

Au bout de quinze jours, il demanda une prolongation de son congé. Le chef de la Sûreté, qui était alors M. Dudouis, vint le voir, et le surprit au haut d’une échelle dans la galerie.

Ce jour-là, l’inspecteur principal avoua l’inutilité de ses recherches.

Mais le surlendemain, M. Dudouis, repassant par là, trouva Ganimard fort soucieux. Un paquet de journaux s’étalait devant lui. À la fin,