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LE FÉTU DE PAILLE





Ce jour-là, vers quatre heures, comme le soir approchait, maître Goussot s’en revint de la chasse avec ses quatre fils. C’étaient de rudes hommes, tous les cinq, haut sur jambes, le torse puissant, le visage tanné par le soleil et par le grand air.

Et tous les cinq exhibaient, plantée sur une encolure énorme, la même petite tête au front bas, aux lèvres minces, au nez recourbé comme un bec d’oiseau, à l’expression dure et peu sympathique. On les craignait, autour d’eux. Ils étaient âpres au gain, retors, et d’assez mauvaise foi.

Arrivé devant le vieux rempart qui entoure le domaine d’Héberville, maître Goussot ouvrit une porte étroite et massive, dont il remit, lorsque ses fils eurent passé, la lourde clef dans sa poche. Et il marcha derrière eux, le long du chemin qui traverse les vergers. De place en place il y avait de grands arbres, dépouillés par l’automne, et des groupes de sapins, vestiges de l’ancien parc où s’étend aujourd’hui la ferme de maître Goussot.

Un des fils prononça :