Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/208

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en se ruant vers la porte que sa femme désignait… Il a pris l’argent ! Au voleur ! »

Mais un tumulte de voix s’élevait à l’extrémité du couloir par où venaient les trois autres fils.

« Je l’ai vu ! Je l’ai vu !

— Moi aussi ! Il a monté l’escalier.

— Non, le voilà, il redescend ! »

Une galopade effrénée secouait les planchers. Subitement maître Goussot, qui arrivait au bout du couloir, aperçut un homme contre la porte du vestibule, essayant d’ouvrir. S’il y parvenait, c’était le salut, la fuite par la place de l’Église et par les ruelles du village.

Surpris dans sa besogne, l’homme, stupidement, perdit la tête, fonça sur maître Goussot qu’il fit pirouetter, évita le frère aîné et, poursuivi par les quatre fils, reprit le long couloir, entra dans la chambre des parents, enjamba la fenêtre qu’on avait démolie et disparut.

Les fils se jetèrent à sa poursuite au travers des pelouses et des vergers, que l’ombre de la nuit envahissait.

« Il est fichu le bandit, ricana maître Goussot. Pas d’issue possible pour lui. Les murs sont trop hauts. Il est fichu. Ah ! la canaille ! »

Et comme ses deux valets revenaient du village, il les mit au courant et leur donna des fusils.

« Si ce gredin-là fait seulement mine d’approcher de la maison, crevez-lui la peau. Pas de pitié ! »

Il leur désigna leurs postes, s’assura que la grande grille, réservée aux charrettes, était bien