Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/207

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vingtaine de mètres, tout au plus, les séparaient de la maison, quand le père fit une halte brusque et dit :

« Hein ? Qu’y a-t-il ? »

Les frères aussi s’étaient arrêtés, et ils écoutaient.

L’un d’eux murmura :

« Ça vient de la maison… du côté de la lingerie… »

Et un autre balbutia :

« On dirait des plaintes… Et la mère qui est seule ! »

Soudain un cri jaillit, terrible. Tous les cinq, ils s’élancèrent. Un nouveau cri retentit, puis des appels désespérés.

« Nous voilà ! nous voilà ! » proféra l’aîné qui courait en avant.

Et, comme il fallait faire un détour pour gagner la porte, d’un coup de poing il démolit une fenêtre et il sauta dans la chambre de ses parents. La pièce voisine était la lingerie où la mère Goussot se tenait presque toujours.

« Ah ! crebleu, dit-il, en la voyant sur le parquet, étendue, le visage couvert de sang. Papa ! Papa !

— Quoi ! où est-elle ? hurla maître Goussot qui survenait… Ah ! crebleu, c’est-i possible ? Qu’est-ce qu’on t’a fait, la mère ? »

Elle se raidit et, le bras tendu, bégaya :

— Courez dessus !… Par ici !… Par ici !… Moi, c’est rien… des égratignures… Mais courez donc ! il a pris l’argent ! »

Le père et les fils bondirent.

« Il a pris l’argent ! » vociféra maître Goussot,