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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/237

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supplie de ne pas fuir… et d’attendre à Paris les marques de son dévouement. Ayez confiance en lui. »

Il disait tout cela d’une voix si grave et si respectueuse, avec tant d’autorité et de déférence, qu’elle n’avait pas la force de résister. Leurs yeux se rencontrèrent. Il murmura :

« Les beaux yeux purs que vous avez ! Ce sera bon de vivre sous le regard de ces yeux. Fermez-les maintenant…

Il se retira. Ses complices le suivirent. L’automobile repartit, et l’hôtel de la rue de Varenne demeura silencieux jusqu’à l’instant où Angélique, reprenant toute sa connaissance, appela les domestiques.

Ils trouvèrent le duc, Hyacinthe, la femme de chambre, et le ménage des concierges, tous solidement ligotés. Quelques bibelots de grande valeur avaient disparu, ainsi que le portefeuille du duc et tous ses bijoux, épingles et cravate, boutons en perles fines, montre, etc.

La police fut aussitôt prévenue. Dès le matin on apprenait que la veille au soir, comme il sortait de chez lui en automobile, d’Emboise avait été frappé d’un coup de couteau par son propre chauffeur, et jeté, à moitié mort, dans une rue déserte. Quant à Mussy et à Caorches, ils avaient reçu un message téléphonique soi-disant envoyé par le duc et qui les contremandait.

La semaine suivante, sans plus se soucier de l’enquête, sans répondre aux convocations du juge d’instruction, sans même lire les communications d’Arsène Lupin à la presse sur « la fuite de Varennes », le duc, sa fille et son valet de chambre prenaient sournoisement un train om-