Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/238

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nibus pour Vannes, et descendaient un soir dans l’antique château féodal qui domine la presqu’île de Sarzeau. Tout de suite, avec l’aide de paysans bretons, véritables vassaux du moyen âge, on organisait la résistance. Le quatrième jour Mussy arrivait, le cinquième Caorches, et le septième d’Emboise, dont la blessure n’était pas aussi grave qu’on le craignait.

Le duc attendit deux jours encore avant de signifier à son entourage ce qu’il appelait, puisque son évasion avait réussi malgré Lupin, la seconde moitié de son plan. Il le fit en présence des trois cousins, par un ordre péremptoire dicté à Angélique, et qu’il voulut bien expliquer ainsi :

« Toutes ces histoires me font le plus grand mal. J’ai entrepris contre cet homme, dont nous avons pu juger l’audace, une lutte qui m’épuise. Je veux en finir, coûte que coûte. Pour cela il n’est qu’un moyen, Angélique, c’est que vous me déchargiez de toute responsabilité en acceptant la protection d’un de vos cousins. Avant un mois, il faut que vous soyez la femme de Mussy, de Caorches ou d’Emboise. Votre choix est libre. Décidez-vous.

Durant quatre jours, Angélique pleura, supplia son père. À quoi bon ? Elle sentait bien qu’il serait inflexible et qu’elle devrait, en fin de compte, se soumettre à sa volonté. Elle accepta.

« Celui que voudrez, mon père, je n’aime aucun d’eux. Alors, que m’importe d’être malheureuse avec l’un plutôt qu’avec l’autre ! »

Sur quoi, nouvelle discussion, le duc voulant la contraindre à un choix personnel. Elle ne céda point. De guerre lasse, et pour des raisons de fortune, il désigna d’Emboise.